SAUBENS

La Marianne Républicaine

 

MARIANNE

 

Le 21 septembre 1792, la Convention décrète l’abolition de la royauté et l’établissement de la République, c’est alors qu’apparaît l’imagerie allégorique de la jeune République. Les premières Mariannes représentaient une « fille du peuple » coiffée d’un bonnet de meunière, plutôt pacifique et égalitaire, accompagnée d’attributs agricoles ou de symboles d’équité sociale.

 

Après 1795 Marianne apparaît belliqueuse, coiffée d’un bonnet phrygien symbole de liberté : le bonnet rouge phrygien était porté par les affranchis romains, esclaves auxquels leurs maîtres avaient rendu la liberté, et dont les descendants étaient citoyens.

 

Les tourments de l’Empire et de la Restauration vont affaiblir l’image d’une Marianne républicaine ; le buste de Marianne fut interdit dans les Mairies de 1849 à 1851 sous Napoléon Bonaparte ; puis de 1871 à 1879 sous Thiers et Mac-Mahon, après l’épisode sanglant de la commune qui avait fait du rouge son signe de ralliement.

 

Quelques sculpteurs « contestataires » ont toutefois bravé l’interdit en représentant Marianne sous les attributs de Minerve. Selon la mythologie, Minerve déesse de la sagesse et de l’intelligence serait sortie toute armée et casquée de la tête de Zeus (Jupiter). Divinité agricole, elle aurait apporté sur terre l’olivier et le figuier ; considérée à tort comme une divinité guerrière, elle était sensée ne jamais porter d’armes, s’employant à faire cesser les conflits.

 

La Marianne de Saubens résolument républicaine, un buste de plâtre polychrome daté de 1878 est de celles-là, Elle porte la cuirasse de l’invincibilité, la couronne de lauriers de la victoire, et la cocarde républicaine.

 

Depuis la IIIe république, les bustes de Marianne ont été présents dans les Mairies, écoles et lieux publics comme symbole de la république sous des traits aussi divers que parfois célèbres.

 

Contrairement à une affirmation largement répandue, le buste de Marianne n’est pas obligatoire dans les Mairies ; la loi de 1884 ne fait obligation à chaque commune que d’un « local destiné à l’administration ».

 

Après la première guerre du XXe siècle, chaque commune a eu à cœur d’afficher son attachement à la République.

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